Buffet, détail 5.
Le 7 février, 2020 — 10:54 pmEt l’on en arrive à l’étagère du haut, où se retrouve un mignonnet livre de recettes qui détonne dans la thématique de ce buffet, car il s’intitule « A Little COFFEE Cookbook ». C’est un cadeau offert par ma belle-soeur Johanne, dont le souvenir vivace m’habite encore malgré son décès (très) prématuré en septembre 2018. Je retiens plus particulièrement la recette du « Café Parfait », bien entendu, car c’est là un délice gourmand que Maman, justement, nous confectionnait pour les grandes occasions. Toute ma fratrie est unanime : il s’agit du plus mémorable dessert de toute notre enfance! Merci, Maman chérie!
Par contre, la recette de « Café parfait » léguée par Maman différait de celle figurant dans le petit recueil ci-haut mentionné. J’ai dû faire appel à ma soeur Louise pour la retrouver, car je l’avais apparemment égarée… La voici donc:
Café Parfait
Ingrédients
- 1 tasse de café moulu ordinaire ou décaféiné
- 4 tasses d’eau
- 1 1/2 tasse de sucre
- 2 oeufs entiers
- 1 c. à soupe de vanille
- 1 chopine (entre 478 et 500 ml) de crème à fouetter
Faire bouillir l’eau et le café 30 minutes. Tamiser afin de garder seulement le liquide. Ajouter le sucre au liquide chaud, en brassant pour qu’il fonde. Laisser refroidir complètement au frigo. Une fois le café froid, battre les oeufs et ajouter au café, ainsi que la vanille. Dans un autre bol, fouetter la crème jusqu’à obtention d’un pic et l’incorporer au café. Mettre au congélateur. Brasser après 6 heures et ensuite de temps en temps pour que le café ne se retrouve pas au fond. Faire geler profondément puis servir. Déguster!!!!
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Parlant de ma soeur Louise, le mince opuscule vert-de-gris posé sur cette même étagère me la rappellera toujours. C’est Louise en effet qui m’offrit pour Noel ce manuel scolaire (!!!) à l’ancienne ayant appartenu à Maman (sa signature apparait tout en haut de la page frontispice) publié chez Les Frères des Écoles Chrétiennes, rue Côté à Montréal, en 1922. Cela m’émeut au plus profond de moi d’imaginer ma mère apprenant à lire et à écrire au moyen de ce livret intitulé doctement : « La Lecture par la Méthode Phonique », d’ailleurs approuvé par le Conseil de l’Instruction publique de Québec le 16 mai 1918. Rien que ça!
Je cite pour mémoire la « 20e leçon B; révision » . On y retrouve de courtes phrases, mettant en scène une dénommée Zite qui n’achètera pas de gaze fine, et un prénommé Zachée qui, revenu de Chicago, en ramène sa mère malade, à midi. C’est sans compter Eulalie qui a vidé la carafe de limonade, Émélie qui a vu la cuve neuve, Eudore qui a jeté la dague à la cave, un Arabe qui joue de la guitare, Simone qui a démoli la poupée de Sabine… et bien entendu, Gui occupé à ramoner la cheminée… De bons conseils y sont prodigués aux jeunes apprentis lecteurs : « Assiste à la messe basse le jour de congé », « Ne crache pas par terre », « Soigne tes gerçures avec du pétrole »… Quelques illustrations ornent le tout, celles du Bon ange gardien et de la naissance de Notre Seigneur, ainsi que 2 chansons, textes et musique — ‘Il était une bergère’, le ‘Cantique des enfants’. C’est une véritable incursion dans le passé fervent catholique du Québec que je vis en tournant respectueusement les 69 pages dudit ouvrage.
Mais si l’on revient à mon buffet… Admirons au passage deux poteries séparées par presque 30 ans : une tasse toute simple réalisée par l’amie Patricia (coucou Patricia!) et un crémier plus raffiné exécuté par S. Perrier Boisvert (?). J’ai fait l’acquisition de celui-ci, si ma mémoire est bonne, au Salon des Métiers d’Art de Montréal où j’accompagnais parfois Maman. Je me souviens qu’elle faisait un voyage en train spécialement pour l’occasion, et seule de surcroit! Nous étions si différentes, mais nous partagions l’amour du Beau… Maman, tu nous as quittés beaucoup trop tôt, j’aurais aimé mieux te connaitre en tant que femme mûre…
Quant à la belle amie Patricia, un mot pour souligner son immense capacité à bien équilibrer sa vie professionnelle, sa vie de famille et ses loisirs. Ainsi, Patricia avait choisi d’enseigner à temps partiel; ce faisant, elle détenait des réserves d’énergie qui lui ont permis de s’adonner à des activités créatives moins intellectuelles, comme la poterie, le chant choral, le ski de fond… Même à la retraite, je continue à lui envier cette habileté!