Déconfinés Prise 1 : Le parc au coin de la rue, début juin : Un grand « respir »

Le 8 juin, 2020 — 7:56 pm

J’ai écrit ce petit opus en pensant au poète Jean-Christophe Réhel, qui publie chaque samedi dans le journal Le Devoir. J’aime sa manière de mettre en images un quotidien qui n’est évident pour personne, d’une manière inimitable, cocasse et tragique à la fois. Évidemment, Jean-Christophe est un « vrai » poète, alors que je commence tout juste à « scribouiller » autre chose que des activités pédagogiques et des tests de grammaire…

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Il se passe tant de choses essentielles au parc, qui se la joue « inégalable oasis de verdure » sur mon coin de rue…

Des familles piqueniquent, leurs Tupperware plus que jamais précieux, leurs vélos garés sagement à leurs côtés.

Un blanc-bec zieute avec délectation l’entrejambes bronzé de sa belle amie, nymphe du 21e siècle bien campée dans ses Birkenstock à pois couleur saumon.

Une douzaine de petits oiseaux pépient à tire-larigot dans les buissons.

Un dandy d’hier, jeans bien remonté jusqu’aux aisselles, ronchonne dans sa moustache, la mine peu engageante (même si l’on peut supputer qu’un peu de compagnie le ramènerait à de meilleurs sentiments).

Des écureuils effrontés jouent à faire sursauter une dame de ma connaissance, si fort concentrée sur ses mots croisés.

Une mère et sa fille posent et sourient toutes dentitions dehors, selfies obligent.

Et sur tout cela,

la lumière chatoie,

une brise enivre.

On prend un grand « respir », gosier palpitant de désir…

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